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Oscar PISTORIUS symbole de l’ultra modernité

30 mai 2008 · Pas de commentaires

Il existe de multiples raisons pour lesquelles l’acceptation récente d’Oscar PISTORIUS aux jeux olympiques de Pekin peut apparaître une bonne nouvelle. La première peut être naïve, de voir un “handicapé” accepté dans une grande compétition internationale au sein d’une compétition de valides. Un moyen de relativiser clairement la notion de handicap et de renvoyer la décisions au seul résultat sportif : s’il dispose de la capacité physique d’atteindre les qualifications, alors il n’existe pas de raisons intrinsèques de lui en refuser l’accès.

Plus encore, cette décision renvoie spécifiquement à ce dont nous traitons ici, l’Ultra-modernité, comme un dépassement permanent des limites philosophiques, techniques, morales, de ce qui constitue aujourd’hui “le vieux monde”. En bousculant dramatiquement le concept de “validité physique”, en considérant comme acceptable (au moins) l’usage de prothèses très spécifiques pour une course de haut niveau, ce n’est pas uniquement l’univers sportif qui est changé, mais plus avant cette décision est un signe clair de l’éclatement des barrières et des limitations liées aux anciennes définitions.

Encore une fois les évolutions technologiques et les innovations récentes mettent en lumière les séparations et restrictions rétrogrades que nous trouvons au coeur de la plupart des systèmes légaux ou réglementaires. Nous posions de manière prospective la question du statut des robots conscient, des animaux “intelligents” dans nos systèmes de référence ; nous abordons aussi la question du statut des Hommes augmentés. Le futur nous rattrape donc toujours plus vite pour ce que vaut cette image.

De fait le cas PISTORIUS combine au moins deux difficultés majeures : d’une part le statut de handicapé lorsqu’il existe des moyens techniques et technologiques d’obtenir une correction complète, voir une sur-correction du handicap ; de l’autre, la réglementation sportive qui ne peut à terme qu’être battue en brèche de manière permanente par les différentes évolutions techniques.

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De fait le statut péjoratif du “handicap” n’a plus une grande valeur s’il est possible de rétablir par l’innovation technique le fonctionnement normal du corps humain, mais encore plus si le handicap offre au final la possibilité d’être encore plus fort. L’homme bionique (qui valait trois milliards et incidemment beaucoup moins maintenant) est à porté de main.

Devra t’on rejeter un sportif sous prétexte qu’il dispose d’une prothèse de jambe hors “norme”. Et qu’elle norme appliquer d’ailleurs.
Il en est de même pour la vision, la force physique, la marche ou la course, à tel point qu’il n’est pas exclu d’ici quelques années de voir des “valides” se faire implanter les mêmes prothèses surpuissantes que celles qui seront alors disponibles en correction du handicap.

Il semble donc que les fédérations internationales soient déjà dans ce cas en situation de défendre un combat d’arrière garde dont elles pourraient définir d’emblée les nouvelles règles et les nouvelles catégories. Dopage, bionique, tenues et accessoires finiront par faire ressembler toute compétition de natation ou de course à pied à une annexe de la Formule 1. Des ingénieurs formidablement pointus, des matériaux exotiques au profit d’hommes au caractéristiques déjà remarquables.

Faut il dès aujourd’hui interdire en natation les évolution des tissus nouveaux, de même que l’épilation forcément non naturelle des corps. Faut il interdire à terme telle ou telle évolution majeure des chaussures de courses, de même, problème plus épineux, que toute évolution chimique particulière qui ne manquera pas d’arriver dans les années à venir.

Le sportif du futur est donc un être formidblement prédisposé, capable de hautes performances à lui seul, sur lequel seront greffées les ajouts nécessaires pour en faire une machine de compétition.
Des prothèses adaptées combinées à des apports chimiques spécifiques pilotés ou non par un système programmé devraient permettre de nos sportifs actuels de nouvelles performances exceptionnelles ainsi que de nouveaux moyens d’appréhender la compétition et ses règles.


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Le projet serait donc d’envisager dès qujourd’hui ce qui devrait éthiquement être interdit, mais aussi d’organiser les compétitions en plus de catégories qu’il n’en existe à ce jour. Sans extension, avec extension ou augmentations mécaniques, avec augmentation mécanique et apports chimiques, etc. sont autant de catégories sportives auxquelles nous devrions déjà nous habituer pour le futur.

Le cas PISTORIUS, n’est donc pas une sorte d’anomalie anecdotique, reçu ou non aux jeux olympiques, PISTORIUS est un vrai précurseur des évolutions futures du sport mais aussi et ceci incluant les “valides”, des évolutions techniques relatives au corps humains et à son évolution.

L’aventure de PISTORIUS représente en elle même une icône de l’ultra-modernité philosophique à laquelle nous devons nous adapter.

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